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Edito de Roue Libre n°69 (septembre-octobre 2002)

Paris : le vélo bat la bagnole par deux réseaux !

Lorsqu'en 1996 la précédente municipalité a décidé un effort particulier en faveur des cyclistes, elle a engagé avec leurs associations une concertation approfondie. Il ne manquait pas alors de bons esprits pour expliquer que le mieux pour les cyclistes c'était les "petites rues", les "itinéraires parallèles", et surtout pas les "grands axes", bruyants, pollués, dangereux...

Ce type d'argument revient à abandonner aux automobiles les boulevards, avenues et grandes rues, agréables et rectilignes. Piétons, cyclistes, parfois même autobus, auraient tout loisir de se réfugier dans les rues étroites, d'utiliser des itinéraires biscornus. Nous avons clairement et fermement expliqué que c'était précisément sur les grands axes, pratiques et rapides, empruntés par la majorité des cyclistes, qu'il convenait de faire porter en priorité l'effort d'adaptation de la voirie aux déplacements à vélo. Ces grands axes étant souvent empruntés par les lignes de bus, nous avons sans relâche prôné, ce qui a parfois été mal compris, la cohabitation entre bus et vélos.

Nous avons dans l'ensemble été entendus, et ces orientations sont largement à l'origine de l'augmentation rapide et spectaculaire du nombre de cyclistes à Paris, ainsi que d'un profond changement des mentalités : en quelques années, se déplacer à vélo a cessé d'être le fait de quelques hurluberlus marginaux, et la démonstration a été faite que le vélo peut être un mode de déplacement rapide et efficace.

La municipalité élue il y a un an et demi a décidé de poursuivre dans cette voie, et même de l'amplifier. Elle a en particulier engagé un ambitieux programme de matérialisation des couloirs bus-vélos. Après avoir protégé les couloirs élargis par la précédente municipalité (Sébastopol, Strasbourg, Rivoli, Saint-Germain,...), elle a élargi et matérialisé des couloirs étroits (avenues Montaigne et du Maine, boulevard Haussmann, ...). Nous la soutenons dans son effort, et avons soumis de nombreuses propositions (élimination de "points durs", amélioration de l'existant, carrefours, signalisation, aménagements à poursuivre sur les grands axes, contresens cyclables...).

Il est à présent largement temps de "remettre en selle" les cyclistes débutants et vulnérables, enfants, personnes âgées, ..., pour lesquelles nous appelons de nos voeux la création d'un réseau offrant des espaces sécurisés, débarrassés de la circulation motorisée de transit. C'est pourquoi le MDB soutient depuis longtemps les propositions de l'association Réseau Vert et demande la réalisation rapide du premier axe expérimental de la capitale, puis la programmation du reste du réseau. Un groupe de travail existe, mais le projet évolue lentement.

La bonne volonté n'est pas en cause, mais le foisonnement de concepts (plan vélo, quartiers verts, réseau vert, axes civilisés, "Mobilien", avant-scène et coulisses, réseau loisir, ...) laisse les associations perplexes. En ce qui concerne les cyclistes, la position du MDB est claire. Ils doivent pouvoir disposer de deux réseaux complémentaires : un réseau protégé sur les grands axes, commun avec les bus là oł ils circulent, et le Réseau Vert.

Abel GUGGENHEIM


Réseau Vert : 114, rue du Château, 75014 Paris, tél. 01 42 71 04 14, reseauvert@free.fr


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