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Lettre de la permanence n°68 
(juillet-août 2002)

[ Compte rendu de l'assemblée générale - Composition du bureau - Subvention - Réunions diverses - Fête du vélo - Cet été... ]

Compte rendu de l'assemblée générale

Vous avez été nombreux à assister à cette assemblée générale qui revêtait une importance particulière pour l'avenir de notre association et dont voici le compte rendu.

Le rapport moral ayant été présenté par les membres du bureau est approuvé à l'unanimité.

Le rapport financier présenté par la trésorière Norma Mashaal est approuvé à l'unanimité moins une abstention.

Puis le débat a commencé sur le premier point de l'ordre du jour : la levée de l'opposition formelle à toute demande de subvention.

Cette discussion avait été préparée par un texte adressé à tous les adhérents, ce qui a permis d'entrer d'emblée dans le vif du sujet pour un débat de bonne tenue où des arguments très pertinents ont été avancés.

Il apparaît tout d'abord que le budget de l'association est très réduit (12 000 Euros) et que, si on veut développer ses activités, il est nécessaire de trouver d'autres sources de financement que les cotisations.

À quoi serait affectée cette subvention ? Comme nous l'avons dit clairement, le besoin se fait sentir nettement d'avoir un permanent qui s'occupe à temps plein de l'association pour assurer l'accueil et diverses tâches administratives ; par ailleurs il va nous falloir trouver un local plus approprié pour accueillir les cyclistes. Quelques personnes remarquent que nous ne sommes pas obligés de recruter un salarié et suggèrent de s'adresser au Centre national du volontariat pour demander un retraité bénévole.

Certains adhérents font valoir le danger que représente une subvention de la Ville de Paris en ce qui concerne notre indépendance. S'il est tout à fait normal et légitime que le nouveau Monsieur Vélo veuille s'appuyer sur une association forte pour augmenter le poids et la place du vélo, à nous de veiller à ne pas devenir une association satellite de la Mairie de Paris. D'autres proposent de diversifier les demandes en s'adressant par exemple à des communes de la région parisienne ou au ministère de l'Environnement, et on nous propose de l'aide pour constituer les dossiers. Quelques-uns, refusant de solliciter des fonds publics, préféreraient la voie du sponsoring. Une adhérente fait remarquer que si on fait appel aux collectivités locales c'est l'argent de nos impôts qui nous revient par la voie de la subvention : pourquoi payer pour les déjections canines et pas pour le vélo ?

Une autre question est soulevée : pourquoi le MDB serait-il habilité à recevoir des fonds et pas d'autres associations cyclistes ? Cela nous renvoie au deuxième débat de l'A.G.

En attendant, la proposition est mise au vote. On compte 16 abstentions. 12 voix s'élèvent contre toute demande de subvention. 62 voix sont pour la levée de toute opposition à une demande de subvention.

On passe alors à la deuxième partie du débat : l'avenir du MDB en Île-de-France. Deux propositions sont exposées :

Quelques idées-forces se dégagent du débat.

Il serait souhaitable que les associations déjà bien implantées en région parisienne gardent leur identité et continuent de profiter de leur notoriété. Par ailleurs elles doivent être autonomes et rattachées à une fédération pour espérer obtenir une subvention de leur conseil général.

Mais il ne faut pas se cacher qu'une telle fédération devient un organisme pesant et dont la gestion est très contraignante.

Peut-être est-ce là un faux débat. Il vaut mieux garder une certaine souplesse en augmentant la fluidité des
échanges entre les associations existantes et créer des antennes du MDB partout où rien n'existe encore mais où il y a des gens pour en prendre l'initiative, sans être trop ambitieux : il est illusoire de croire que le MDB pourra couvrir toute l'Île-de-France. Mieux vaut se concentrer là où existe une réelle volonté d'action.

Le MDB doit affirmer clairement sa vocation francilienne tout en reconnaissant que, du moins pour le moment, il est plus fort sur Paris.

Des adhérents présents à l'assemblée proposent d'ores et déjà de créer des antennes locales : dans le XVIIIe arrondissement de Paris, à Arcueil, dans le Grand Est...

L'assemblée est d'accord pour ne pas procéder à un vote qui trancherait entre les deux propositions de départ mais qu'il vaut mieux adopter une attitude moins formaliste et moins ambitieuse en se contentant de développer ce qui existe déjà.

On procède ensuite à l'élection du bureau. Le bureau sortant est reconduit dans ses fonctions à l'exception de Marc Figon, qui a quitté Paris. Un nouveau membre vient s'ajouter à l'équipe, Xavier Chavanne, ainsi que deux membres "associés" (leur adhésion étant trop récente, ils ne pourront pas prendre part aux votes), Laurence Dion et Frédéric Noir.

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Composition du bureau

Lors de la première réunion du nouveau bureau les fonctions ont été ainsi réparties :

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Subvention

À la suite de la décision de l'AG, et après une rencontre avec Jean-Luc Dumesnil, du cabinet de Denis Baupin, un dossier de demande de subvention à la Ville de Paris est en cours.

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Réunions diverses

2 mai : Comité de pilotage de Vélocity 2003

Lors de cette réunion, Isabelle Lesens a présenté le logo qui symbolisera la manifestation. L'ensemble des participants ont semblé satisfaits de ce choix. Les cinq grands thèmes du colloque ont été rappelés (voir compte rendu de la matinée du 20 avril). Les participants à la réunion ont tous été sollicités pour soumettre des projets qui, en marge du colloque, pourraient permettre de donner un côté festif à l'événement.

Ainsi le MDB a besoin de bonnes volontés, non seulement pour héberger des participants au colloque, mais aussi pour organiser et accompagner des balades dans Paris. Jean-René Carré, directeur de recherche à l'INRETS, responsable du comité scientifique, a exposé les objectifs qui devront selon lui être atteints lors de cette manifestation d'ampleur internationale.

2 mai, Commission technique du vélo et 15 mai, Commission extramunicipale
des déplacements : du rififi en vue rue du Faubourg-Saint-Martin

C'est volontairement que ces deux réunions vous sont rapportées en même temps car c'est au cours de ces dernières que nous avons appris une mauvaise nouvelle pour le vélo à Paris. Dans le cadre du Plan bus Mobilien, la mairie envisage de déplacer le couloir de bus de la rue du Faubourg Saint-Martin (où passe le 38) pour le mettre à gauche de la chaussée. Celui-ci serait mis en site propre sans avoir été préalablement élargi. Il en serait de même rue de Saint-Quentin. Rien pour les vélos, si ce n'est un bout de piste cyclable rue Saint-Martin à droite de la chaussée. Intolérable, a fait savoir le MDB, puisque la circulation des vélos en serait grandement dégradée. Intolérable, car sur le reste du tracé du 38 les aménagements prévus sont de qualité et montrent toute la volonté de la mairie de faire cohabiter dans de bonnes conditions vélos et bus.

À l'occasion de ces deux réunions, le MDB a inlassablement répété qu'aucun couloir de bus, qu'il soit à gauche ou à droite de la chaussée, ne doit être mis en site propre sans avoir été élargi. Le message qui, semble-t-il, avait du mal à passer, pourrait avoir marqué les esprits. D'après nos dernières informations, le projet pourrait être revu et l'on s'acheminerait alors vers une solution du type : couloir de bus en site propre de 5,50 m ouvert aux bus, vélos et livraisons. L'affaire est à suivre de près, les travaux étant prévus pour début août. La concertation est lancée pour la ligne 92.

7 mai et 23 mai : réunions du groupe de concertation "schéma directeur vélo 2002/2008" : un programme ambitieux

Le schéma directeur vélo a huit objectifs principaux. D'ici 2008, Jean-Luc Marchal, "Monsieur Vélo" de Paris, souhaite :

M. Marchal a annoncé que le cabinet conseil Roland Ribi, basé à Genève, a été nommé pour faire l'état des lieux du réseau cyclable parisien existant. Lors de la première réunion, le MDB a rappelé que Paris devait être cyclable partout et pour tous. Le mouvement s'est félicité de la volonté de la Mairie de créer un réseau cyclable secondaire destiné aux cyclistes les moins expérimentés qui devront bénéficier d'aménagements garantissant leur sécurité.

M. Marchal fait appel aux associations pour qu'elles fassent des propositions d'itinéraires. Les services techniques de la mairie ont présenté le futur espace civilisé qui devrait voir le jour boulevard Magenta, projet ambitieux qui devrait bouleverser cet axe défiguré aujourd'hui par le trop grand nombre de voitures.

Groupes de travail du Plan de déplacement de Paris

Le groupe de travail "Programmation des aménagements" avait invité une architecte qui a rappelé que l'espace public en centre-ville ou en zone péri-urbaine est difficile à gérer parce qu'il y a souvent une inadéquation entre l'existant et les projets. Pour être bien compris et bien vécu, un espace public doit être le plus simple possible. Mme Tissier, de la Direction de la Voirie et des Déplacements, a abordé les règles et contraintes en matière d'aménagements, liées à la pénurie de place, à l'hyperactivité humaine en ville qui transforme son sous-sol en véritable gruyère. La réglementation rend bien sûr toute réalisation encore plus complexe. Le commissaire d'Andréa, évoquant ce sujet, a fait part de sa vision de la ville. "Nous sommes tous automobilistes un jour ou l'autre", a déclaré d'entrée de jeu le fonctionnaire de police, avant de dénoncer tour à tour les jeunes qu'il faut éduquer, les potelets le long des trottoirs qui peuvent faire mal et de prôner un retour à la convivialité urbaine. Un discours lénifiant...

Groupe "Circulation et déplacements". Un exposé très universitaire et didactique a démontré à l'assistance que le problème de la pollution atmosphérique à Paris devra être traité à court terme afin que les nouvelles normes européennes en la matière soient respectées dans la capitale.

M. Wouts, ingénieur à la Direction de la Voirie et des Déplacements, a fait l'historique des différentes grandes politiques de déplacement qui ont prévalu depuis la Seconde Guerre mondiale à Paris : 1945, mise en place des sens interdits dans le centre de Paris pour diminuer les embouteillages et fluidifier la circulation automobile. 1975, amplification de la politique du tout-automobile et de la mise en sens interdit de différents axes. 1995, début d'une volonté de diminution de la place dévolue à la voiture.

Volonté partagée dans d'autres villes européennes : à Londres, le maire a initié une mesure de restriction de la circulation automobile sur un périmètre de 21 km2 soit 1,3 % de la superficie du Grand Londres. Objectifs affichés, faire baisser la circulation automobile de 10 à 15 % dans la zone concernée et de 2 % dans les zones adjacentes. À Rome, l'espace concerné ne fait que 5 km2, mais en octobre 2001 la municipalité a décidé de franchir un nouveau cap en automatisant le système de péage.

Groupe "Transport et déplacements des personnes". Autre capitale européenne, c'est Berlin qui était comparé à l'agglomération parisienne lors de la réunion de ce groupe. Si le maillage est plus serré en Ile- de-France, pour les transports en commun, la comparaison en termes d'aménagements cyclables est très favorable à Berlin ainsi que pour la part du vélo dans les déplacements : à Paris/Île-de-France les déplacements non motorisés représentent 39 % de l'ensemble dont 1 % pour le vélo ; à Berlin les chiffres sont respectivement 32 % et 10 %.

Autre sujet abordé, la présentation du programme de réseau de bus "Mobilien". Le MDB a rappelé que les couloirs de bus en site propre doivent être élargis partout et qu'il faut étudier la possibilité de "réassocier" les itinéraires, c'est-à-dire que les trajets empruntent les mêmes axes à l'aller et au retour.

Groupe "Circulation et Stationnement". Après un long exposé technique expliquant toutes les subtilités du Plan d'Occupation des Sols (POS) et du Plan Local d'Urbanisme (PLU)et leurs répercussions sur le stationnement, la SAEMES - société d'économie mixte gérant des parkings voitures souterrains - a présenté les résultats d'une enquête sur le stationnement en parking. Les chiffres sont éloquents. Plus de 20 000 places de parking voitures sont vacantes dans le parc immobilier de la Ville. Incroyable quand on songe aux difficultés de stationnement auxquelles sont confrontés les automobilistes à Paris. Motif de cette désertion ? avant tout le sentiment d'insécurité. Pourtant, des solutions existent ; la SAEMES a réhabilité un parking dans le XIXe arrondissement, celui-ci est à nouveau fréquenté.

Le MDB a proposé à la SAEMES de lancer une opération promotionnelle à destination de ses abonnés qui possèdent un vélo : une place de voiture payée, une place de vélo gratuite. Une telle offre rendrait bien des services à tous ceux qui souhaitent se déplacer à vélo mais qui ne disposent d'aucun endroit pour remiser leur vélo.

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Fête du vélo

La fête du vélo a eu lieu les 1er et 2 juin. L'organisation cette année ayant connu quelques couacs, le MDB a été un peu pris de court et nous avons finalement décidé de ne pas tenir de stand, ce qui n'a pas empêché de nombreux adhérents de participer à la balade qui a remporté un vif succès. Un petit débat s'est instauré au sein des adhérents, en particulier sur la liste de diffusion : certains pensent que le MDB n'a pas sa place dans une manifestation qui donne du vélo une image essentiellement ludique alors que nous voulons avant tout faire passer l'idée que le vélo est aussi un moyen de transport à part entière. Mais peut-on pour autant se priver d'une telle occasion de se faire connaître et de recruter des adhérents, d'autant plus que l'association comporte aussi un aspect "loisirs" avec l'organisation de balades ?

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Cet été...

L'opération "Voies sur berges", appelée cette année "Paris plage", aura lieu du 21 juillet au 18 août.

Françoise CLAUSSE


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